« Vous entendez le vent dans les branches de sassafras ? »
René de Obaldia
Le laurier a un cousin d’Amérique : le sassafras. Il n’en fallait pas plus à la pièce qui emprunte ce nom pour faire dans la parodie de western. Le sassafras n’est-il pas surnommé le laurier des Iroquois ?
Il y a de l’essence de sassafras dans le tumbleweed du bout de la rue et près du saloon où ça s’flingue. Le sassafras vient de loin. De bruit, de branches et de fureur.
Les Sassafras font des saxiphrases. Loin du toc, des phrases en roc. Des phrases qui durent (le mot sassafras viendrait du latin saxifraga, la plante de rocaille, la saxifrage qui brise la pierre et y fleurit).
René de Obaldia, l’auteur de la pièce, a plus de 100 ans, c’est dire si ses racines dans le théâtre français sont profondes. S’il n’en reste qu’un…
René de Obaldia aurait pu écrire Le dernier des Mohicans si James Fenimore Cooper ne l’avait pas fait avant lui. The Last of the Mohicans (1826). Un roman dans lequel des amas de branches de sassafras servent alternativement de siège, de lit ou de paravent.
C’est d’ailleurs de ce roman que vient l’idée du titre puis la pièce écrite par Obaldia. Ce roman de Fenimore Cooper, déjà auteur d’Un cousin d’Amérique, est jonché de ce cousin d’Amérique du laurier, le sassafras.
Sassafras, comme un sésame, un abracadabr’Acte 1 !
« – Comment choisissez-vous vos titres ?
– Comme dans toute création, il se passe quelque chose de mystérieux. Je pars sur un thème, bien sûr. Par exemple, pour Du vent dans les branches de sassafras, j’étais chez mon ami Jean-Marc Bory lorsque je suis tombé sur un livre de Fenimore Cooper où figurait le mot « sassafras ». Cela m’a inspiré. Il s’agit d’un arbre qui pousse en Amérique du Nord. On m’en a offert un, mais il fallait lui parler. Je suis parti quelques jours. Il a dépéri. Par la suite, le directeur du théâtre Gramont a tout fait pour que je change ce titre. Il pensait que personne ne viendrait voir une pièce intitulée de la sorte. Sa femme s’y est mise, la concierge du théâtre aussi. J’ai tenu bon. Évidemment, si ça n’avait pas marché, on aurait incriminé le titre. » (L’Express, septembre 2011)
🙂
De Michel Simon :
< « Cette teinture de cheveux m’a grignoté le cervelet ! J’ai dû faire un procès à l’Oural ! *» … repris par l’auteur à partir de 4mn31 …
* : https://www.telerama.fr/television/quand-michel-simon-jouait-rene-de-obaldia,144430.php
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