Et si les chats disparaissaient du monde…

31ffgqun1tl._sx195_Deux milliards de battements de cœur est un roman qui vient de ressortir en France sous un nouveau titre : Et si les chats disparaissaient du monde… (Pocket, 2018)

Un homme, le narrateur, se retrouve en présence d’un diable niché dans les détails d’un bermuda et d’une chemise hawaïenne. Il ne faut pas se fier aux apparences. Il n’a rien d’un Cool Big Lebowsky. Ce type a des propositions parfaitement diaboliques.

L’homme, à peine 30 ans, est malade et condamné. À chaque journée supplémentaire qu’il voudra gagner, il lui faudra accepter une disparition dans le monde : un objet, une espèce…quoi que ce soit que connaît l’humanité entière. De quoi déconner…

Il commence par le portable.

Un jour de gagné !

Au fil des journées il s’interroge sur lui-même, l’amour et les sentiments. La mort approche et il se fait l’effet d’être un homme qui s’en va tout seul. Peu d’amis, quelques souvenirs et une famille compliquée.

Gagner des jours de rab, mais pourquoi au fond ? Après quelques suppressions personnelles, quelques licenciements de la planète Monde, vient à se poser la question de la présence du chat (pas dans l’overdose vidéographique sur le net mais carrément sur Terre).

Ce chat va être le facteur de trouble de ce narrateur, simple postier. Ce n’est pas si facile de se séparer de la gent féline. D’autant plus que l’animal est un lien familial entre sa mère, décédée, et son père qu’il ne voit plus. Il découvre au passage que, selon les messages, les dents des timbres peuvent parfaitement couper.

Clifford Simiak parlait dans Demain les chiens (1952) d’un monde qui s’est débarrassé peu à peu de la présence invasive des hommes. C’était de la SF. Là, c’est du fantastique dans lequel on voudrait se débarrasser des chats.

Difficile de dire que le roman est un peu téléphoné puisque c’est à la suppression du portable que le narrateur doit sa premier journée de survie. C’est un roman qui a la mélancolie d’un chat noir. En signant son pacte le narrateur retrouve son échelle humaine avec tout le malheur qu’il a provoqué ou laissé naître.

Lire ce livre c’est aussi retrouver un auteur qui n’est autre que le réalisateur de l’excellent film d’animation Les Enfants-Loups.
Le titre est réussi. Il attire l’œil. L’avantage des traductions et de leurs titres rétractiles (voir le cas d’un roman de Jim Lynch : https://lirepeuouproust.wordpress.com/2019/01/08/mollusques-calme-et-volupte/)

Et si les chats disparaissaient du monde… de Genki Kawamura, Pocket, 2018. Bien belle couverture de Claire Turkey Newberry

P.S Le premier titre français (Deux milliards de battements de cœur) vient du fait qu’« Il paraît que la durée de vie des mammifères est invariablement de deux milliards de battements de cœur, qu’ils soient très lents ou très rapides. »

chat poe

4 commentaires sur “Et si les chats disparaissaient du monde…

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