Remaniement : Bartleby, ministre ?

C’est comme si le remaniement prenait des accents allemands, comme un remaniemand. À la recherche de personnes…et personne.
Qui sera ministre ?
Ce lundi, son nom est…Personne.
Le Président est dans l’Aude et Personne c’est dans l’Odyssée d’Homère.

Que se passe-t-il dans les coulisses ?

À croire que la situation devient bartlebienne. Bartlebienne, du nom d’un personnage littéraire. Bartleby apparait dans un court récit d’Herman Melville. C’est l’employé d’un notaire, un copiste, qui refuse, un jour, d’accomplir ce qu’on lui demande. Pas méchamment. Doucement mais fermement.
Je préférerais ne pas

– Bartleby, voudriez-vous être ministre ?
– Je préférerais ne pas l’être.

Bartleby est un homme qui s’arrête et n’explique pas pourquoi. Il dit seulement : « J’aimerais mieux pas ».

Pour former un gouvernement cela mettrait bartlebien dans le pétrin.

Du portefeuille blanche.

Et si, sans ministre, le gouvernement tournait au monologue ? (Mais non, mais non, ce n’est pas déjà le cas. Les textes officiels prouvent l’existence de nombreux satellites près de Jupiter).

Certains peuvent faire un rêve melvillien. Digne d’une baleine blanche : un pays sans gouvernement. Ce sont les Belges qui détiennent le record : plus de 500 jours.

D’autres pensent à la terre ferme. Il y en aura bien pour dire non pas « Je préférais pas » mais « Je préférerais nœud-pap et un beau titre ministériel». Le concours de beau titre a encore de nombreux remaniements devant lui.

Et puis quand vient le vote, un « j’aimerais mieux m’abstenir » en tente plus d’un. Bartlebien jusqu’au fond de l’urne.

« Et vous, Bartleby ? »
Je préférerais pas.

Ah Bartleby ! Ah humanité !